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FUMER

Mes parents n’avaient pas de super 8. 
Rien n’était super, pas même l’essence. 
On roulait au mazout, on chauffait au charbon, 
on vivait à l’ordinaire, et on marchait à l’amour. 
L’amour qui donne des caresses, des fessées, et des ailes. 
Les premières heures. 
On y revient tant que notre mission n’est pas terminée. 
C’est le karma. 

Je suis heureuse d’avoir connu ce monde ringard où nous découvrions le ciel bleu par la vraie fenêtre de la maison, et non par la page d’accueil de “Fenêtres” (Windows).
Les papas étaient rudes mais les papillons existaient.
Les mamans ne votaient pas depuis très longtemps mais elles fumaient déjà des cigarettes (et bientôt du cigare).
Les maîtresses nous disaient « c’est bien ».

A l’école nous étions séparées des garçons par un grillage, par précaution pour nos goûters de récré je pense.
Ils se résumaient en une tranche de pain blanc
et deux carreaux de chocolat. C’était bien.

À l’école, on y allait à pied. Parfois c’était loin.

Aujourd’hui, on attend que nous soient livrées
nos soucoupes volantes individuelles.
Elles voleront à l’énergie solaire.
Grâce au réchauffement climatique.

Aujourd’hui les mamans ont acquis des droits supplémentaires. Elles fument du cerveau en plus
des cigarettes. Comme les commerciaux de mon entreprise.
[…]

Titre du livre
Les femmes viennent de l’abrazo, les hommes vont à la sacada
Récit – Témoignage

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