L’AMANTE RELIGIEUSE

Pâte-à-choux parée de boules cuites à 180 degré, portée à ébullition. Gorgée de sirop fouetté au batteur électrique dans une barbotine salée, enfarinée, épaissie. La base élargie, fourrée de crème au beurre, exhibe un buste nappé, bruni au caramel d’été. Elle ne me mettra point à la diète prêchée par les aigres suffragettes. Je décidai de faire de cette gourmandise mon pêcher, mon diabète.

L’alliance fût célébrée, l’hostie et l’hostel consacrés sur une augure de belle allure. Point de licence ni d’offense que d’aller soir et matin aux semences. Que mon âme mente si mon amante n’est l’amarante du divin amour. Sa prière se diffuse comme l’encens d’une bouche passe-velours. Son regard est le tocsin d’un organe houleux tissé d’organsin. Un grain de beauté, un grain de folie, une graine de foi, et un labour. Rien ne se créé, rien ne se perd, que l’âme qui se déperd ou le corps qui s’enterre.

Mon amante est croyante d’une voix criante et d’un corps sans boutonnière. Par le divin, volonté fût que l’appétence cautionne l’espèce et son existence. La loi, qui du salon, impose la simarre sociale se suspend au seuil nuptial.
Allez aux champs ! Allez au charbon ! Allez à la sueur ! Allez panteler et haleter sur les os, les soies, et les chairs potelées ! Allez à la bénédiction ! Ceci est une grâce de votre Seigneur. Mécréant qui s’en prive, impie qui s’en dérive.