Je l’ai laissé jouer près de moi avec l’inconscience du bienheureux. Alors que je ne m’en préoccupais guère, il ne prit pas la peine de se rappeler à moi. Il gambada tantôt devant, tantôt derrière, profitant de l’insouciance de l’enfant que je n’étais plus. Il tournoya autour de mes jours, flirtant de son aisance avec mes ans. Si proche parfois que je sentais son haleine de printemps.
Lorsque soudain je tendis la main pour le saisir, il disparut dans la brume comme un revenant qui ne reviendra plus.
Depuis, je regarde mes talons et à tâtons, je suis à la recherche du temps perdu.
LE REVENANT QUI NE REVIENT PLUS – Jute, soi, émoi – Collection TexStyles –