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COLLECTION TEXSTYLES
Recueils de textes courts

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LES BIENS DE L’ORPHELIN

Louis d’or et grandes maisons sont les parures de ce monde éphémère. Tentation, il n’y a d’égal à ton immondicité que ton immensité. Pincées de sel jetées à la mer, tes promesses seront diluées dans l’illusion des siècles. Ton ironique optimisme cisaille la sévérité des plus froides droitures. Ô clown des temps, naguère consulté pour ta… Lire la suite »LES...

LA MAMAN

Cette femme qui, agenouillée, porte dans ses mains comme un livre qu’elle voudrait lire, comme un bibelot dont elle ne peut se départir, comme un gigot pesant roulé dans un drap blanc, son enfant percé dans son linceul immaculé.Prosternée dans ses décombres, submergée de ferrailles et limailles dans les brumes d’obus et le bitume fondu,… Lire la suite »LA MAMAN...

PRIÈRE

Seigneur, il y a deux larmes qui coulent sur mon visage. L’une tombe comme une perle de l’œil de gratitude pour ce que Tu m’as octroyé, la vie avec sa besace de nourriture et d’amour. L’autre tombe comme une goutte acide de l’œil de tristesse, pour toutes ces âmes qui n’ont pas reçu l’exact de… Lire la suite »PRIÈRE...

MISE EN BOUCHE

Qu’a-t-elle donc pour ainsi m’écorcher de ses dents cette folle, nous n’en sommes pourtant qu’à mes débuts, pour ainsi dire le col. Si seulement elle pouvait un peu calmer son hystérie, faire preuve de patience, et me découvrir en cette partie, sensible et annonciatrice, plutôt que de m’attaquer en transe, comme si je rêvais d’une… Lire la suite »MISE EN BOUCHE...

RETOUR INTRA-UTÉRIN

Chargé comme une mule avec ce trop-plein d'ans sur les épaules, voilà que je croule sous le cumul de mes années folles. De la rationalité fut maître Descartes qui sur la pensée faisait une tarte, car ce n'est en fait que parce que je résiste que j'existe. À cette idée je reste sensible bien que son réel à mon dos s'avère pénible, et en moi je sens que sans aide il ploie et il s'en cède...

LES MONTAGNES

Un parent qui part, c'est une encre qui se dilue, une ancre qui se détache du récif, nous voila bateau devenu felouque indécise dans un océan criard, un astronef boiteux emporté dans un noir buvard, dans un vide silencieux. On les dit immuables mais elles partent quand-même les montagnes. Je me sens nu, trempé par la pluie, assommé par la grêle, emporté par le zéphyr, incendié par le soleil...

JE T’AIME

De nombreuses créatures ont perlé de nacre ma vie. De ce collier précieux, tu es le pendentif flamboyant, la chaînette et le fermoir...

TON ÂME

Aux mille feux et leur lueur, la beauté flamboyante de tes vingt ans s'est comparée. Un matin, lors d'une aube paresseuse tu défias le soleil, moquas son peu d'audace, et apparus à sa place. Tu illuminas les plans aqueux et coiffas les montagnes de feu...

L’IMPÉRATRICE AUX COQUELICOTS

Un marteau dans une main, une passoire dans l'autre, elle traverse la vie en chaloupant sur une paire de ski. Ne croyez pas qu'elle cherche à faire tout cela dans le but de tromper la mort. La mort, elle n'en n'a pas peur...

TU RIS

Tu ris. Tu ris. Tu ris. Tuerie. Tuerie. Tuerie. Je voudrai tuer tout ce qui m'oppose à toi, me sépare de toi, m'éloigne de toi, me dissipe de toi. Tu ris quand est heureuse, tu ris quand tu es gênée, tu ris quand...

TOURNESOL

L'amour est son soleil. Chaque matin de sa vie, dans un tropisme lumineux, elle tourne vers lui son visage radieux et ses espoirs délirants. Le ciel est l'abreuvoir dans lequel...

LA JUIVE

Des fragrances venues des temps de Salomon le Juste la précédèrent dans l'ascenseur. Orfèvrerie extravagante dans une candide vitrine. Troublante proxémie. La cabine est trop exigüe pour laisser une chance à l'indifférence...

LE RESCAPÉ

Suis-je un homme ou un fantôme ? Suis-je un corps sans esprit ou bien un intrus éthérique dans le monde des vivants ? Le croisement du métal raisonne encore en moi, alors qu’il ne reste que des âmes suspendues aux branches balancées par le vent. Les cohortes de poussière s’en vont sans moi. Seigneur, pourquoi m’as-tu destiné… Lire la suite »LE RESCAPÉ...

L’AMANTE RELIGIEUSE

Pâte-à-choux parée de boules cuites à 180 degré, portée à ébullition. Gorgée de sirop fouetté au batteur électrique dans une barbotine salée, enfarinée, épaissie. La base élargie, fourrée de crème au beurre, exhibe un buste nappé, bruni au caramel d’été...

LE REVENANT

Je l’ai laissé jouer près de moi avec l’inconscience du bienheureux. Alors que je ne m’en préoccupais guère, il ne prit pas la peine de se rappeler à moi. Il gambada tantôt devant, tantôt derrière, profitant de l’insouciance de l’enfant que je n’étais plus. Il tournoya autour de mes jours, flirtant de son aisance avec mes ans...
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