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TEXTES

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LA CAPRICIEUSE

Au zénith de l’âge, les irradiations de la passionme lancèrent à la construction d’une pyramide pour ma pharaonne. Puis je m’attelais à l’édification du grand voilier qui faisait ses rêves d’océans. Sur le lieu de ma sueur, au pied de la pyramide, chaque midi tu m’apportais une jarre de lait, un quart de galette et… Lire la suite »LA CAPRICIEUSE...

LE RETOUR DE L’ENFANT

Ce matin, des enfants ne rentreront pas chez eux. Mais leurs mamans ne le savent pas encore. Pourtant la maman sait toujours tout à l’avance. Pas cette fois-ci. D’ailleurs elle ne le sait ni à l’avance, ni plus tard. Quand vous viendrez le lui dire, elle appellera la police pour chasser le fou que vous êtes...

L’ÉPICURIENNE

Elle regarde passer l'existence. Couler telle une rivière langoureuse et somnolente, tel un ruisseau de miel. Elle semble ignorer les peurs et les problèmes comme le chat qui longe la gouttière, flegmatique et imperturbable. Le ciel lui sert de toile lorsqu'elle repeint le souvenir de ses ans allongée sur l'herbe ou le tapis du salon. Le sel de la mer infuse ses pieds pour le sommeil des poissons...

MON ANNIVERSAIRE

C’était hier. En fin d’après-midi j’ai fêté mes vingt printemps. Cidres et limonades pétillaient joyeusement tandis que les gâteaux narguaient des bourrelets imaginaires. Je m’inquiétais déjà de ce la nuit ferait de mes excès. Beaucoup d’amis arrivèrent, d’autres partirent...

LA MIGRAINEUSE

Que de complicité apparente ! « Mon Dieu comme ils s’aiment » disent les uns.Or la termitière est installée depuis longtemps.La sensualité se conjugue au passé décomposé, le devoir conjugal au plus-qu’imparfait. L’évanescente nuisette du temps des lunes de miel, n’est plus qu’une strate parmi les strates, la tenue de couche s’est épaissie au fil des...

LA SIESTE DU PETIT CHAT

Dormir sur le trottoir.  Quelle curieuse idée.  Le regard vert, lointain, la tête appuyée contre le mur. Le vent joue dans ses cheveux tigrés, du jus de cerise auréole ses babines gourmandes...

L’ASSOIFFÉE

Emu de ton extase devant le banal papier peint des voisins j’ai tapissé ta maison de fil d’argent. Tu considéras cette dépense mal placée car tu manquais de chemises, disais-tu. Sur les conseils de tes amies les meilleures, j’emplis ta garde-robe au point d’encombrer de fils, de soies, et de laines, la cuisine et le… Lire la suite »L’ASSOIFFÉE...

BOUTEILLE À LA MER

Dans l’obscurité je ne pouvais percevoir tes traits. Dans le noir tu ne pouvais lire mes signets. Deux figures de proues ballottées par les éléments qui n’auraient pu s’entrecroiser dans les brumes de leur traversée. Depuis notre naissance jusqu’au rivage final, d’une grève à l’autre, ne jamais aborder de commun littoral. Mais une main bienveillante… Lire...

RÊVES D’ENFANT

Mes souvenirs, rangés en armée vaillante et disciplinée, veillent à ce que je n’oublie jamais mes rêves d’enfant. Parfois, lorsque mon âme se trouve assiégée par des troupes d’émotions blasées, aigres et cyniques, mes centurions donnent l’assaut, chargent violemment, enfoncent les lignes ennemies et me fraient une brèche jusqu’à la source pure. Alors je me… Lire la suite »RÊVES...

BESOIN DE RECONNAISSANCE

À l’inauguration du Musée, il fût organisé une fête mondaine. Des descendants d’esclave sont venus. Assister à l’exposition des ossements de leur dignité. L'un d'eux vient même d'être cyniquement nommé Directeur de l'établissement. Aux bourreaux en apitoiement, il servira des rafraîchissements. Debout, solennels, la larme à l'œil, ils se tiendront sur le tapis rouge tissé dans les cheveux crépus...

NOUVEAU MONDE

S’approprier la nourriture du monde.  Rendues volontairement stériles, il n’y aura plus de graines fertiles. Voici donc la gratitude de l’homme civilisateur intelligent. Renvoyer aux largesses prolifiques de Mère Nature le pourboire aride d’un calcul détestable...

FEMME DEBOUT

Comme souvent, elles se retrouvent seules d'avoir  été trop occupées à donner le sein à leurs enfants.  Elles ne voyaient pas que leur homme prenait le large  avec un sein plus ferme et moins fatigué que le leur. Un sein plus debout...

LES HOMMES

On arrive seul et on repart seul. Certains arrivent à plusieurs (dans une poche amniotique) et repartent seuls (dans une caisse ou un drap blanc). Certains arrivent seuls et repartent à plusieurs (dans une carlingue ou une auto déchiquetée). D'autres arrivent dans une éprouvette en verre. En général, on arrive seul et on repart dans un linceul...

FUMER

Mes parents n'avaient pas de super 8. Rien n'était super, pas même l'essence. On roulait au mazout, on chauffait au charbon, on vivait à l'ordinaire, et on marchait à l'amour. L'amour qui donne des caresses, des fessées, et des ailes. Les premières heures. On y revient tant que notre mission n’est pas terminée. C’est le karma...

GÉNÉRATIONS

J'ai oublié la plupart des premières heures. Comme nous tous. Je fais partie de la génération de ceux qui ont la chance de pouvoir en visionner quelques-unes dans la projection d'une bande Super 8. Les toutes nouvelles générations les découvriront, dans quelques années, en tapant leur nom-prénom sur un moteur de recherche. Elles seront auréolées de commentaires, de “like” et de “share” pas très...
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